mouvement SLOW

16 mars 2020

Lorsque le confinement a été déclaré en France, le 16 mars 2020, mes premières pensées ont été « quels clients me reste-t-il ? », « comment est-ce que je vais pouvoir aller travailler ? », « quelles vont être mes rentrées d’argent pour les semaines à venir ? » … PANIQUE.

Puis ensuite, on se pose… on réfléchit…

Il était plus prudent de ne plus aller travailler, de ne pas me déplacer. Je m’étais assez déplacée les semaines précédentes (aller boire un verre, voyager dans les transports en commun tous les jours, travailler chez mes clients entourée de leurs collaborateurs, etc…). J’avais pris assez de risques pour moi et pour mes proches.

En conséquence, j’ai proposé à l’ensemble de mes clients mes services en télétravail (dont ils n’auront pas l’utilité malheureusement pour la plupart). Et je leur ai indiqué mon souhait de rester confinée.

J’avais regretté, au mois de février, de ne pas avoir pris de vacances… Un de mes premiers soulagements a été de me dire que j’avais bien fait. Les rentrées d’argent n’allant pas arriver de sitôt (serait-ce un signe ? On verra dans un prochain article pourquoi je parle de « signe »).

Cela faisait quelques temps que je me disais que j’étais un peu en surrégime : je travaillais 7 jours sur 7. Mon cerveau était en ébullition car je voulais davantage. Je DEVAIS trouver de nouvelles idées, je DEVAIS préparer mes publications sur les réseaux, je DEVAIS trouver de nouvelles personnes pour m’entourer, etc.

Ce confinement a tout arrêté.

Et c’est bien.

Il fallait que je m’arrête et que je me pose sur ce que je voulais vraiment.

J’ai repensé tout de suite au podcast de Romain BISSERET (www.productifetserein.com) dans lequel il invitait Pierre MONIZ-BARRETO, auteur du livre SLOW BUSINESS.

Une semaine après le début du confinement (date de l’écriture de cet article), je peux vous dire que je ne sais toujours pas précisément ce que je veux vraiment, mais j’avance dans mes réflexions. Je ne m’astreins pas à réfléchir sur le sujet. Je laisse mes pensées aller et venir et je retiens (et note ?) celles qui m’intéressent.

Le principe de ralentir me parle énormément en cette période. Ma seule utilité est de #resterchezmoi alors autant profiter de ce temps ! J’aime me documenter sur des sujets nouveaux ou approfondir des sujets connus et j’aime écrire donc…

Cela m’a donné envie d’écrire une série d’articles sur le mouvement SLOW, en commençant par le premier le SLOW FOOD.

photo bretagne perros guirec

Lorsque j’ai pris cette photo, fin août 2019, j’étais en vacances en Bretagne. Je suis montée sur plusieurs gros rochers, ce qui m’a amené à ce point de vue. Cela m’a fait l’effet de remonter à la surface : je ne voyais plus les promeneurs, j’avais une vue imprenable, je ne voyais que la nature peu importe où je me tournais. J’étais seule au monde.

Je pense que c’est ce qu’on appelle prendre de la hauteur.

Voici un extrait du manifeste de l’association SLOW FOOD qui regroupe plusieurs centaines de milliers de personnes à travers le monde. (source : www.slowfood.com)

slow food

« MANIFESTE DE L’ASSOCIATION SLOW FOODMOUVEMENT INTERNATIONAL POUR LA SAUVEGARDE ET LE DROIT AU PLAISIR.

Notre siècle est né et a grandi sous le signe de la civilisation industrielle, qui a d’abord, inventé la machine pour en faire ensuite son modèle de vie. La vitesse est devenue notre prison et nous sommes tous atteints du même virus : la « Fast Life » qui bouleverse nos habitudes, nous poursuit jusque dans nos foyers, nous conduisant à nous nourrir de « Fast-Food ».

Toutefois, l’homo sapiens se doit de recouvrer la sagesse et se libérer du carcan de la vitesse s’il ne veut pas devenir une espèce en voie de disparition.

Aussi contre la folie universelle de la « Fast-Life » prenons la défense du plaisir de vivre. Contre ceux, et ils sont légions, qui confondent efficacité et frénésie, nous proposons ce vaccin :  jouir sûrement, lentement, pleinement, et sans excès des plaisirs des sens.

Afin de lutter contre l’avilissement du « Fast-Food », commençons par la table avec le « Slow Food » et redécouvrons la richesse et les saveurs de la cuisine traditionnelle. Au problème que pose la « Fast-Life » qui, au nom de la productivité, a profondément modifié notre mode de vie et menace l’environnement, le « Slow-Food » apporte une solution d’avant-garde. »

Qu’est-ce que le SLOW FOOD ?

Le mouvement SLOW FOOD comme vous pouvez l’imaginer s’oppose au mouvement FAST FOOD (restauration rapide). Il s’agit d’une association revendiquant le manger bon, propre et juste et contrant la disparition des traditions alimentaires locales.

Bon : l’aliment doit être savoureux grâce à la compétence du producteur, du choix des méthodes de production.

Propre : l’environnement doit être respecté. Et chaque étape de la chaine agro-industrielle, y compris la consommation, doit protéger l’écosystème et la biodiversité en sauvegardant la santé du consommateur et du producteur.

Juste : conditions de travail respectueuses et capables de générer des rémunérations équitables.

Ce mouvement nait après l’implantation à Rome de l’enseigne Mc Donald.  Ces militants de la « bonne bouffe » ne pouvaient supporter l’apparition de la « malbouffe » dans le cœur historique de Rome.

Depuis 1986, ce mouvement n’a cessé de grandir et est devenu planétaire.

Le SLOW FOOD revendique le manger, sain, local et bon. Cette période de confinement est parfaitement le moment de pouvoir mettre en lumière cette pratique.

Et chez nous ?

Le manque de temps nous fait croire que l’on ne peut pas manger sainement. Que cuisiner de bons produits prend trop de temps sur le peu de temps qu’il nous reste après notre journée de travail.

J’étais la première à le dire.

Tout d’abord à l’achat, nous pouvons déjà choisir d’acheter tel ou tel produit.

A la confection, nous pouvons choisir de préparer nos repas à l’avance, pour ne pas perdre de temps après notre journée de travail, à se remettre aux fourneaux.

A la consommation, nous pouvons choisir de nous assoir à table en famille pour les déguster, ou de prendre un plateau-télé rapide en rentrant.

Tout est une question de choix.

Loin de moi l’envie de juger qui que ce soit, car comme je vous le disais, je serais la première à blâmer. Mais notre nouvelle situation fait réfléchir.

Des non-sportifs ont soudain envie d’aller courir, ou se mettent au sport en suivant un prof à la télévision. Je n’ai jamais vu autant de gâteaux ou de bons petits plats faits maison sur les réseaux ? comme quoi, lorsqu’on a le temps….

Donc à l’avenir, peut-être devrions-nous nous dégager du temps ?